Position du PLRL sur la politique de la drogue en Ville de Lausanne

Dans ce débat, il convient de rappeler que le cadre légal fédéral et cantonal ne donne pas aux autorités lausannoises une marge de manœuvre complète sur ce dossier. En particulier, la Loi fédérale sur les stupéfiants pose les règles majeures dans le domaine. Il est donc nécessaire de prendre des mesures précises et concrètes qui se situent bien dans notre sphère de compétences.

Contrairement à ce que laissent supposer certains, il n'existe pas de solution miracle au problème de la toxicomanie, notamment sur l’espace public, (comme un local d'injections), ce dont le PLR est parfaitement conscient : il y a les divers problèmes posés par la toxicomanie qui appellent des réponses différenciées et pas un problème global doté d’une réponse unique. Pour le PLR, il est dès lors nécessaire de soutenir une combinaison d'approches sanitaires, répressives, sociales, éducatives et judiciaires.

Dans ce contexte, fermeté sur la répression et mesures pour assurer la dignité des toxicomanes et leur réinsertion seront les deux axes de notre position.

Sur ces bases, le PLR adopte ci-après des propositions claires et pragmatiques qui constituent ses lignes directrices sur le sujet et demande à la Municipalité de les favoriser ou de les développer :

Mesures

  1. Harcèlement systématique des dealers par une présence encore accrue des forces policières et application étendue des mesures d'éloignement.
  2. Installationdevidéo-surveillancesurdespointsdéterminésdel'espacepublic, notamment sur les lieux usuellement occupés par les dealers.
  3. Refus d'entrer en discussion au niveau communal sur des mesures de libéralisation du cannabis (pour des raisons de principe, mais aussi en raison du fait que la question ressort du droit fédéral).
  4. Adoption de mesures pour ré-ouvrir, en relation avec le canton, des lieux d'accueil à haut seuil, soit des programmes basés sur l’exigence de l’abstinence avec des lieux de sevrage, résidentiel et de réintégration.
  5. Adoption de mesures de soutien aux structures à bas seuil en étudiant notamment une ouverture prolongée des lieux d'accueil à bas seuil, avec aide sociale et médicale de base, comme le Passage.
  6. Développementdutravaildeprévention,notammentparuneprésenceaccrue dans les écoles lausannoises, les espaces sociaux éducatifs lausannois et les acteurs culturels de la vie nocturne partenaires de la Ville de Lausanne.
  7. Développement des mesures pour soutenir l'intégration des toxicomanes par la possibilité de réaliser des travaux d'intérêt public.
  8. Refus d'un projet de local d'injections similaire au projet de 2007 largement rejeté par la population et les organismes concernés, et demande de référendum spontané dans tous les cas pour que les Lausannois puisse à nouveau s'exprimer. Sur ce dernier point, la position du PLR est claire et cohérente avec ses prises de positions passées, la décision des lausannois et ses lignes directrices actuelles :
  9. Si la Municipalité souhaite revenir avec un projet d'espace de consommation différent du projet de 2007, le PLR souhaite qu'une consultation publique soit organisée. Dans ce cadre, le PLR examinera attentivement le projet avant de se déterminer, car le PLR souhaite trouver des solutions pragmatiques au problème que constitue l'existence de zones d'injections dans l'espace public, mais il posera des conditions strictes avant toute étude (notamment sur les mesures sécuritaires, le suivi médical et l'accès à cet espace). Dans tous les cas, compte tenu des expériences menées ailleurs et outre les questions de principe qu’il pose, le PLR estime qu'un tel espace n'est pas LA solution pour faire disparaître les scènes d'injection dans la rue. Par ailleurs, cette mesure ne diminuera pas le nombre de dealers dans les rues.